• May 2016
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Au pays du langage corporate, nul besoin d’une police du style ou d’un code de la langue pure : vos identités verbales n’obéissent pas à une recette. Pour vos prochaines prises de parole, gardez simplement à l’esprit les 6 caractéristiques de la langue efficace et vraie :

6 caractéristiques de la langue
  1. Distinctive / VS générique et prête-à-parler
  2. Audible / VS excluante
  3. Crédible / VS factice et désengagée
  4. Provocative / VS qui laisse indifférent
  5. Contributive / VS sans valeur ajoutée
  6. Sensible / VS purement rationnelle et sans émotion

Ainsi que votre check-list pour y parvenir :

  • En face de mon identité visuelle, une identité verbale ?

Prendre soin de son identité verbale autant que de son identité visuelle. La langue est à la fois un patrimoine, un outil du sens et un moyen d’entrer en relation avec ses audiences.

  • Faire entendre la pluralité des voix

Identités Verbales, mais au pluriel, pas au singulier. Refléter la multiplicité des voix qui collaborent au sein de l’entreprise, s’adapter aux différents horizons verbaux des parties prenantes.

  • Écouter mes audiences

Inverser les rôles : faire entrer le consommauteur dans le récit, faire des collaborateurs les premiers contributeurs des récits de l’entreprise.

  • Donner à entendre mes audiences

Entendre ceux à qui on prétend s’adresser, les comprendre, capter leurs mots, la manière dont ils commencent leur histoire, leur mot de la fin. Ancrer le récit de l’entreprise dans le vécu et le réel.

  • Bien choisir mes métaphores

Par les métaphores, faire l’expérience (physique) de ce que nous entendons ou disons, conférer de la sensorialité au discours. Délaisser les métaphores éteintes, creuses et figées, pour des métaphores vives et singulières : manier avec brio l’art de ses propres métaphores.

  • Faire de mes porte-parole des porte-voix

Pour cela, bien choisir ses paroles : une parole en l’air ne vaut rien, une parole investie peut faire de grandes choses. Et sortir du corporatement correct.

  • Est-ce que j’en dis trop ? Ou pas assez ?

K.I.S.S.: Keep It Short and Simple ! Il ne s’agit pas de faire très compliqué pour être pertinent : s’économiser le coût d’un discours saturé et omniscient, épargner le coût d’un labeur inutile à ses audiences. Moins d’efforts, mais plus d’effets alors ! En redonnant de la chair et de l’épaisseur au langage.

  • Est-ce que j’ai pris plaisir à écrire ?

Retrouver le plaisir du texte. Renouer avec un rapport ludique au langage qui ouvre les horizons et les possibles : « que les jeux ne soient pas faits, qu’il y ait un jeu. »*

  • Ne pas laisser mes destinataires indifférents

Produire des changements chez celui qui lit ou écoute : le faire réfléchir ou agir, rire ou retenir ses larmes, se motiver ou avoir envie de venir voir de plus près ce que vous vendez.

  • Est-ce que ma langue est une expérience ?

Une langue qui est la continuation de l’expérience par d’autres moyens, sans rupture, qui parle de la vie du quotidien. Ancrer ses discours dans le monde et son murmure.

  • Veiller à une langue pas trop parfaite

S’inspirer de la langue des « barbares** » : une langue plus simple, non ésotérique, non sophistiquée, non réservée à une élite. La langue de la culture populaire et de ses néologismes. La langue qui se moque de mélanger les langues, qui mixe sans complexe les mots et les images, la langue qui ne s’écoute pas parler.

  • Écrire oral !

Recycler l’oral à l’écrit, capter dans les échanges de vive voix les « pépites verbales » singulières et imagées, échos vrais de la culture d’entreprise. C’est cette langue à soi qui fait le suc et l’authenticité d’un discours.

  • Penser à ceux à qui je m’adresse

Redonner un corps aux destinataires. Un bon exercice est celui de la chaise vide : s’adresser à la chaise du client en direct lors des réunions importantes pour lui demander ce qu’il en pense et ne pas oublier que tout se décide in fine pour lui.

  • Orienter mes valeurs en actions

C’est l’acte qui prouve la valeur, et non la valeur qui inspire l’acte. Finis les effets d’annonce, les idéaux abstraits, la valeur traduite en comportement est d’emblée performative.

  • Mon positivity ratio à 3 contre 1

Le ratio optimal entre émotions négatives et émotions positives est de 1 à 3 selon les études de psychologie positive expérimentale***. Le modèle n’est donc pas « sois positif, sois optimiste à 100% », car ça n’est pas sincère, or la crédibilité est au cœur du nouveau deal verbal.

  • Être ce que je dis, faire ce que je dis

C’est dans la crédibilité que s’enracinent les émotions. C’est parce que les émotions communiquées sont des émotions éprouvées, et éprouvées à partir de réels parti-pris, qu’elles sont contagieuses et porteuses d’informations.

Et si vous avez envie de rentrer dans le dense de l’identité verbale, rencontrons-nous !

 

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